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Entre ombres et lumières....des lignes droites et des surfaces courbes

Ellis Island Hospital

Entre ombres et lumières...des lignes droites et des surfaces courbes

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L'hôpital d'Ellis Island, New York City


Une histoire des politiques migratoires et de la place croissante de l'expertise médicale

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Aerial View of Ellis Island

La station d'immigration d'Ellis Island à New York a été l'entrée principale de millions d'immigrants aux États-Unis. Elle a ouvert ses portes en 1892 et les a fermées en 1954. Au tout début, les processus d'accueil et d'admission avaient lieu sur la seule ile existante, l'ile 1. Au fil de l'évolution du contrôle des flux migratoires (annexe 1) et des problèmes sanitaires rencontrés, les dispositifs de soins et de prévention ont Ã©volué.

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Le combat contre les épidémies avait commencé dès 1863 avec une loi sur la Quarantaine qui autorisait la construction d'espaces insulaires et de bateaux flottants pour contenir les maladies comme la fièvre jaune et le choléra. Dès 1887, les eaux de la baie de NYC étaient controlées au niveau bactériologique (Hygienic Laboratory).

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Le complexe hospitalier a été construit en plusieurs étapes de 1902 à 1910 environ en gagnant sur l’eau au travers de la construction des iles 2 et 3 (terre issue des travaux pour la construction du métro de New York). La lutte contre les maladies infectieuses a été un point cardinal dans la composition des espaces de soins.

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L’hôpital a été laissé à l’abandon après sa fermeture. Il a été partiellement ouvert au public pour des visites en 2014. Au fil du temps, il a été fortement endommagé par les intempéries successives notamment l'ouragan Sandy (2012). L'hôpital est en cours de rénovation.

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Castle Garden, State Emigrant Landing Depot, New York 

Jusqu’à l’ouverture du poste d’Ellis Island, les immigrants arrivaient à Castle Garden, un fort situé à Battery Park à la pointe sud de Manhattan (de 1855 à 1890).

C’est là que s’effectuaient les formalités douanières et les contrôles médicaux en complément de ceux effectués sur les bateaux par les officiers de santé.

L'un des objectifs de Castle Garden était d'effectuer la tenue des registres obligatoires depuis 1819 (manifestes des navires).

Il s'agissait aussi d'assurer la sécurité des immigrants qui étaient exposés à des vols et des escroqueries à leur arrivée en particulier dans leurs recherches de logement et de travail.

Ce poste d’accueil avait été ouvert suite à la loi de 1855 (Passenger Act) qui avait renforcé la surveillance des navires afin d’améliorer les conditions de traversée et de prévenir la propagation des maladies à bord des navires.

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Main Building, Island 1, Awaiting examination

En attentant le contrôle médical et administratif

Seuls les passagers de 3ème classe, voyageant Ã  fond de cale ou dans l’entrepont des bateaux débarquaient sur l'ile (environ 5 000/J au début du 20ème siècle). Ils se rendaient ensuite dans le bâtiment principal de l’ile 1 (Main Building) qui se trouve à l'arrière plan.


Commençait alors une inspection médicale rapide. Cet examen « sur la ligne  Â» appelé aussi « les 6 secondes d'examen Â» témoignait de la primauté du regard dans la médecine scientifique de l’époque. Etaient évalués: le cuir chevelu, le visage, le cou (goitre), les mains, la démarche (articulations, dyspnée), l'état général physique et mental. 

S’il n’y avait pas d’obstacle, la traversée de l’île durait de 3 à 4 heures et les immigrants étaient transférés vers New York. Les immigrants qui présentaient Â« une anomalie physique ou mentale Â» Ã©taient écartés et retenus pour des

examens plus approfondis.

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Ce dépistage était en partie sous-tendu par des idées de classification et de séparation des groupes en fonction des incapacités physiques ou mentales supposées et parfois de préjugés raciaux. Il s'agissait d Ã©carter les immigrants considérés comme « indésirables » c'est à dire limités dans leurs capacités de travailler.

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Le déroulé de ces processus de sélection est à présent bien documenté. Je m’attacherai dans ce document à retracer quelques éléments de l’histoire de l'hôpital des iles 2 et 3.

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General Hospital Building, Island 2

Cet hôpital général a été construit sur l'ile 2 et mis en service au cours de l'année 1902. Il était pourvu entre autres d'un laboratoire, d'une salle de radiologie, de 4 salles d'opération et d'une première unité de maternité.

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Il pouvait accueillir entre 125 et 275 patients en période de pointe. Ses capacités d'accueil ont été rapidement dépassées et le projet de bâtir des pavillons dédiés aux maladies contagieuses a vu le jour autour de 1910.


La première partie de ce bâtiment est de style Renaissance Française et a Ã©té construite par les architectes new-yorkais Boring et Tilton qui avaient étudié à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. La conception du complexe hospitalier 

s’est appuyée sur l’expérience acquise par les médecins et les commissaires à l'immigration depuis l’ouverture de la station, environ dix ans auparavant.

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Un des objectifs Ã©tait de faire face aux multiples Ã©pidémies avec des immigrants qui avaient été confinés dans des bateaux, plusieurs semaines durant.

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General Hospital Building, Island 2

La définition de l'architecture de l’hôpital Ã©tait centrale pour déterminer un espace fonctionnel qui protégeait  Ã  la fois les personnes malades et le personnel.

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La diversité des pathologies infectieuses imposait des contraintes techniques précises en terme de gestion des flux d’air et d’étanchéité des bâtiments.

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Il fallait aussi tenir compte de la diversité des immigrants qui venaient parfois de contrées lointaines et Ã©taient porteurs de maladies inconnues.

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Through a broken window

Les médecins qui travaillaient à Ellis Island, appartenaient au service de santé publique (USPHS : United States Public Health Service). Ils Ã©taient affectés soit aux activités de dépistage soit aux activités de soins. Ils étaient organisés en corps d'armée et portaient des uniformes militaires.

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La création du service de santé publique des Etats-Unis en 1798 trouve ses racines dans l'aide décidée par le gouvernement pour secourir les hommes de la marine marchande porteurs de maladies ou de handicaps au retour de longues traversées. Cette expérience s'avéra précieuse pour mettre en place une vigilance quant aux risques infectieux.

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A Ellis Island, les navires venant de ports infestés par le choléra et la fièvre jaune par exemple, jetaient l'ancre au large puis étaient inspectés par des officiers (Boarding Board Officer). Les bateaux étaient ensuite décontaminés (annexes 4 et 5) et les malades orientés selon leurs situations cliniques.

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En situation d'avant-poste pour avoir un aperçu des maladies, l'hôpital d'Ellis Island a été un lieu emblématique du développement de la santé publique.

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Curved corridor, Island 2, towards the Island 2

Les immigrants retenus pour observation ou pour des soins, transitaient par ces larges couloirs qui les amenaient soit vers l’hôpital general soit vers les pavillons des maladies infectieuses.
Selon les recommandations de l’époque, les  arrondis des murs étaient pensés pour ralentir la propagation des germes tels que la rougeole, la scarlatine, la coqueluche, la diphtérie, la varicelle.
Ce couloir menait vers l'hôpital général de l'ile 2.

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Ce couloir menait vers les pavillons des maladies infectieuses de l'ile 3.

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Ellis Island, Swinburne Island, Hoffman Island

Les immigrants susceptibles d’être porteurs de maladies telles que le choléra, la fièvre jaune, la fièvre typhoïde, la peste, la variole étaient confinés sur les Iles Hoffman et Swinburne non loin d'Ellis Island. Ces deux iles ont été construites en 1863 (Swinburne) et 1873 (Hoffman).

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Ellis Island, Passageway, Island 2

Corridor en Y : lieu de séparation des deux corridors vers l'ile 2 ou vers l'ile 3

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Ellis Island, Passageway, Island 2

Lieu de séparation des deux corridors vers l'ile 2 ou vers l'ile 3. Il s'agit là des premiers corridors en Y rencontrés par les immigrants lorsqu'ils éraient hospitalisés. Ils étaient larges pour permettre la circulation d'un nombre important de personnes et étaient pourvus de larges fenêtres pour assurer une bonne ventilation.

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Corridor through the Contagious Disease Hospital, Island 3

L'hôpital des maladies contagieuses était situé sur l'ile 3, le plus éloigné du bâtiment principal de l'ile 1. Il comprenait 11 pavillons desservis à partir d'un long couloir central (8 pavillons dédiés à la rougeole et 3 pavillons d’isolement). Ce couloir vitré sur un côté, permettait une mise en relation avec l’extérieur et un renouvellement de l’air. Il assurait la liaison entre les différents bâtiments de l’hôpital des maladies contagieuses et mesurait environ 230 mètres. Il permettait aux équipes soignantes de circuler par tous les temps.

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Corridor, Island 3

Les immigrants porteurs de maladies telles que la rougeole, hautement contagieuses étaient isolés. Il s'agissait souvent d'enfants et de familles. Ces espaces d'isolement se trouvaient dans l'hôpital des maladies contagieuses sur l'ile 3 (measles wards). Au-delà de ces espaces dédiés essentiellement à la rougeole, se trouvaient les 3 pavillons où l’isolement était plus strict. Ils accueillaient notamment les patients présentant une tuberculose.

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Two chairs, nurses' quarters

Les infirmières suivaient des recommandations précises pour la prise en charge des patients suspects ou porteurs d'infections (annexes 2 et 3)

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Patient ward, Island 3

A la suite de la construction des pavillons pour les maladies infectieuses, le taux de mortalité a considérablement diminué notamment le taux de mortalité infantile Auparavant la mortalité était en grande partie liée aux temps d’attente pour les transferts vers les hôpitaux du département de la santé de New York.

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Corridor, Island 3

Collage de JR, 2018

Fillettes enturbannées avec une infirmière. Les patients porteurs de maladies du cuir chevelu comme les teignes étaient retenus sur l'ile le temps que les soins médicaux de l'époque soient réalisés. Le service de pédiatrie était à la pointe de ce que la médecine pouvait alors proposer avec un personnel infirmier et médical composé de femmes. Un médecin nutritionniste faisait partie de cette équipe. 350 enfants environ sont nés sur l'ile.

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Isolation ward

Les patients atteints de tuberculose étaient soignés dans ces pavillons où des circuits de ventilation adaptés avaient été construits. Les pièces étaient spacieuses avec de larges fenêtres sur les trois cotés.

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An isolation ward looking out on the Statue of Liberty, Island 3

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Ventilation grill, Isolation ward, Island 3

Un système de ventilation performant était au coeur de la conception de l'hôpital des maladies infectieuses. Chaque pavillon avait un système de ventilation propre pour éviter la propagation des germes.

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Isolation ward, Island 3

Au début du vingtième siècle, la maladie la plus redoutée pour les immigrants Ã©tait le trachome. Il s’agit d’une maladie oculaire très contagieuse à ses premiers stades pouvant conduire à la cécité.

Quand les immigrants débarquaient sur l’ile, ils étaient soumis à un dépistage du trachome par examen de la paupière supérieure. Le trachome Ã©tait considéré comme une maladie importée par les immigrants (surtout d'Europe de l'Est).

Cependant des enquêtes de santé publique réalisées dans les années 1910 avaient montré qu'il existait des foyers endémiques notamment dans les populations amérindiennes.

La recherche du trachome chez les nouveaux arrivants est cependant restée systématique à Ellis Island. Les immigrants porteurs d'une forme avancée de trachome Ã©taient souvent renvoyés dans leurs pays d’origine.

L'agent responsable du trachome n'a été découvert que dans les années 1950.​​​​​


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Isolation ward, Island 3

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Curved corridor, Isolation ward, Island 3

Collage de JR, 2018

On comptait 3 pavillons réservés à l'isolement des maladies très contagieuses (comme la tuberculose) ou des maladies contagieuses multiples. Ils étaient situés à l'extrémité sud de l'ile 3 (au-delà des pavillons accueillant les immigrants porteurs de la rougeole).

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Curved corridor, Isolation ward, Island 3

Ce système de couloirs en « Y arrondi » permettait de différencier deux quartiers d’isolement au sein d’une même unité de soins infectieux. Cet aménagement permettait au personnel soignant travaillant dans ces services, de disposer d’un espace de transition pour effectuer les mesures de désinfection nécessaires avant d’interagir avec de nouveaux patients ou de retourner dans la section principale de l’hôpital.

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Corridor, Isolation Ward, Island 3

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Corridor, Isolation ward, Island 3

Dans ces couloirs de l'hôpital des maladies infectieuses, une bibliothèque itinérante circulait deux après-midis par semaine. Elle proposait des livres et des journaux, principalement en anglais mais aussi dans de nombreuses langues étrangères. Ce service a été en fonctionnement de 1909 à 1923 environ.
Les assistantes sociales faisaient aussi des rondes régulières. Les sociétés d'aide aux immigrants y étaient également actives.

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Contagious Disease Hospital, Island 3

Collage de JR, 2018 (photo de J.H. Adams-1903)

Dans l’attente, entre admission et exclusion.

A partir de 1882, année où le Congrès adopte la loi (Chinese Exclusion Act) qui visait à limiter l'accès des travailleurs chinois sur le sol américain, toute une série d'autres lois sont venues restreindre les entrées aux États-Unis au fils du temps (annexe 1).

Les personnes susceptibles de ne pas pouvoir prendre soin d’elles-mêmes sans devenir une charge publique (LPC : Likely to become a Public Charge) pouvaient être expulsées.

Les lois de 1903 et de 1907 (Immigration Act) stipulaient en outre que tout étranger qui devenait une charge publique dans les premières années qui suivaient son entrée sur le territoire des Etats-Unis, pour des causes qui existaient préalablement à son arrivée, était passible d'expulsion.

Les critères d’exclusion pouvaient aussi être liés à la santé mentale, à une déficience physique ou à une maladie infectieuse comme le trachome. Les indigents, les condamnés, les hommes suspects de polygamie ou d'avoir des opinions anarchistes étaient susceptibles d’être aussi expulsés.

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Doorway, Island 3

Collage de JR, 2018

Un groupe d'immigrants, en attente.
A la fois si loin et si proches de Manhattan.

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Doorway, Island 3
Collage  de JR, 2018

De quelques traces du temps de l'attente et des silences.

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A dark room, Island 3

Probablement une ancienne pièce de la lingerie.

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Corridor, Contagious Disease Hospital, Island 3

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Laundry room, Island 2

Environ 3000 draps et serviettes étaient lavés et séchés chaque jour. 
Il y avait aussi des autoclaves qui permettaient de réaliser la désinfection des matelas.

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Laundry room, Dryer, Island 2

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Laundry room, Autoclave, Island 2

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Laundry room, Island 2

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Psychopathic ward, island 2

Le pavillon des maladies psychiatriques a été construit en 1906. Il a accueilli ses premiers patients en novembre 1907. Cette maison de deux étages pouvait abriter 10 femmes et 18 hommes. Le projet de cet hôpital psychiatrique s'est rapidement imposé devant la nécessité d'aménager un espace de transition pour les immigrants éprouvés par leurs longs voyages.

A l'origine, ce pavillon avait trois fonctions principales :

  • Aider les immigrés qui ont eu un trouble mental aigu au cours de leurs voyages à traverser cette phase éprouvante

  • Fournir des installations adéquates pour l'observation des cas suspects d'aliénation mentale

  • Offrir un lieu approprié pour la détention provisoire de ceux qui en attente d'expulsion pouvaient présenter des signes de détresse psychologique.

La survenue de suicides pendant les temps d'observation des immigrants sur l'ile principale a aussi constitué un argument fort pour la construction d'un espace différencié.

Une véranda grillagée a été adjointe pour que les patients puissent prendre l'air et avoir une vue sur les espaces verts tout en prévenant la survenue de suicides.

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Psychopathic ward, island 2

Unique collage de JR apposé sur le lieu de la prise de vue initiale. Photographie non datée, légende (National Archives and Records Administration) : la véranda, pavillon de psychiatrie pour hommes.

Cette photographie montre cinq patients ou hommes détenus pour un temps d’observation ou pour un examen plus approfondi. Un infirmier ayant acquis des compétences à l'hôpital psychiatrique de Manhattan (Manhattan State Hospital for the Insane) les accompagne. La psychiatrie en était à ses débuts.

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Overlooking the green spaces from the Psychopathic ward, Island 2

Au-delà des espaces verts, on devine les bâtiments des maladies infectieuses de l'ile 3.

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 Psychopathic ward, Island 2

La construction de ce pavillon a été le fruit de la collaboration des médecins et du Commissaire à l'Immigration, Robert Watchorn.

Le Dr Thomas Salmon arrivé à Ellis Island en 1904 a été à l'initiative de la construction de ce petit pavillon afin de dégager un espace de décompression pour les immigrants lorsqu’ils arrivaient après leurs longs voyages. Jusqu’à son départ d’Ellis Island en 1907, il s’est trouvé aux avant-postes de cette forme de médecine de l'urgence. Peu après l'entrée en guerre des Etats-Unis en 1917, il a été consultant en chef pour la psychiatrie dans l’armée américaine outre-mer. Il a été envoyé en Angleterre puis en France en première ligne pour étudier puis s'occuper des soldats qui revenaient du front et qui présentaient des signes de souffrance psychique intense. Il développera les principes de ce qui s'appellera la psychiatrie de l’avant : proximité, immédiateté, espérance, simplicité

Au premier plan, se trouve comme égarée, une réplique d’une partie de la torche de la Statue de la Liberté (1/8 de la torche) en attente d’être exposée dans une nouvelle partie du musée sur Liberty Island.

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 Psychopathic ward, Island 2

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 Psychopathic ward, Island 2

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Kitchen, Island 3

La cuisine était spacieuse avec un grand réfectoire. Environ 1500 repas pouvaient y être préparés chaque jour. Du lait froid et des biscuits étaient aussi distribués quotidiennement.

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Doorway, Kitchen, Island 3

Vue de la porte sud regardant l’eau. La cuisine et le réfectoire donnaient sur la mer et la Statue de la Liberté.

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Iron Hood, Kitchen, Island 3
Collage de JR, 2018

JR a transformé la hotte en coque de navire et l'a prolongée par un collage pour représenter un ferry retourné qui évoque le naufrage du ferry 'Ellis Island' en 1968.

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Morgue, Island 3

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Morgue, Autopsy Prep Room, Island 3

Au fond à droite on peut voir le compresseur qui alimentait l'unité de réfrigération.

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Morgue, Island 3

Salle d'autopsie devenue rapidement un lieu d'enseignement pour les étudiants qui venaient du New York Bellevue Hospital et d'autres hôpitaux du pays. Il est estimé qu'environ 3500 personnes sont décédées à Ellis Island dont environ un tiers étaient des enfants affectés par des méningites, la rougeole et la scarlatine. Ces observations ont motivé la construction de pavillons spécifiques avec possibilités de soins et d'isolement pour éviter la propagation des épidémies.

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Medical quarters, Island 3

Salon de la maison médicale.

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Medical quarter, Island 3

Collage JR, 2018

Des médecins allemands en visite à l'hôpital d'Ellis Island en septembre 1912. Ils se rendaient au Congrès sur l'hygiène et la démographie à Washington. Ils ont fait halte à New York pour visiter un certain nombre d'hôpitaux dont celui d'Ellis Island mais aussi le Bellevue Hospital.

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Medical quarter, Island 3

Collage JR, 2018

Le Bellevue Hospital est le plus ancien hôpital public des Etats-Unis qui a accueilli la première école d'infirmières du pays dès 1873, le premier service de pédiatrie l'année suivante et le premier service d'urgences en 1876.

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Medical quarter, Island 3

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Medical quarter, Island 3

Vue sur le New Jersey de l'appartement médical à la pointe sud de l'ile.

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Medical quarters, Kitchen, Island 3

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Exterior of the Contagious Disease Hospital and outdoor area, Island 3

Les manuels d'inspection médicale insistaient sur le fait que les immigrants devaient toujours être les bienvenus au bénéfice du doute. Au fur et à mesure que la science s'est développée avec notamment la radiologie et l'identification bactériologique, certains diagnostics ont pu être posés avec certitude. Ils ont alors motivé des exclusions (ex: la tuberculose). Les immigrants pouvaient faire appel des décisions d’expulsion auprès d’une commission d’enquête (Board of Special Inquiry).

Au total, toutes raisons confondues, autour de 1 à 2% des arrivants étaient refoulés ce qui représente environ 200 à 250 000 des candidats à l’immigration.

Sur la côte ouest à Angel Island ouvert en 1910, le nombre des personnes non acceptées était autour de 15%. 

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Contagious Disease Hospital, on sea side, Island 3

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Isolation ward of the Southern tip of Ellis Island, Island 3

Chaque quartier d’isolement disposait de deux unités qui pouvaient être isolées l’une de l’autre en cas de quarantaine stricte. Elles disposaient chacune d’une ouverture vers l’extérieur qui étaient reliées entre elles par une allée semi-circulaire.

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Southern tip of Ellis Island

De la pointe sud de l'ile, on découvre la perspective qui va vers Manhattan.

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Southern tip of Ellis Island

De l'autre coté se détache la Statue de la Liberté.
Si proche, si loin...

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Ellis Island's Hospital Map

Sur la partie gauche de l'image

le plan du complexe hospitalier où se détachent l'hôpital général de l'ile 2 et les pavillons des maladies infectieuses de l'ile 3.

L'architecture de l'hôpital rend compte de l'impératif de mettre de la distance entre les bâtiments des maladies contagieuses et le bâtiment principal (Main Building). On y retrouve les lignes droites et les arrondis, spécifiques à ce lieu.

Sur la partie droite de l'image

le bâtiment principal où se déroulaient l'accueil et le contrôle des immigrants. Il abrite aujourd'hui le Musée de l'Immigration d'Ellis Island (ouvert en 1990).

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POUR CONCLURE

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ELLIS ISLAND HOSPITAL: lieu de soins pour les immigrants malades à leur arrivée et pour ceux jugés non Ã©ligibles pour des raisons médicales lors du contrôle initial

La station d’Ellis Island a eu une place unique dans l’histoire de l’immigration aux Etats-Unis et a constitué une frontière réelle pour les immigrants lors de leurs arrivées aux Etats-Unis.

A partir de la loi de 1891 imposant un examen médical initial lors du passage de l’île, la médecine s’est trouvée convoquée dans l'entreprise de participer au contrôle de l’entrée sur le territoire américain dans un contexte d'immigration massive et de bataille politique intense entre les partisans des mesures restrictives et les soutiens en faveur d’une politique plus ouverte à l’immigration. 

Les médecins du Service de Santé Publique ont été affectés en nombre aux mesures d’inspection à la station d’Immigration jusqu’à ce que les procédures de contrôle ne soient déplacés du coté des pays d’origine et des consulats.


Les autres médecins du port de New-York se consacraient aux missions de soins au sein de l’hôpital et de prévention de la propagation des maladies contagieuses.


L’ensemble de ces mesures étaient mises en oeuvre avec l’idée de protéger les Etats-Unis sur le plan sanitaire.

Dans le même temps, elles posent aujourd'hui la question de l'éthique soignante et de sa compatibilité avec le principe de tri des immigrants à leurs arrivées.


Les bâtiments de l’hôpital et son architecture témoignent du lien entre l’histoire unique de l’immigration à Ellis Island et les ressources développées par le Service de Santé Publique pour faire face aux défis représentés, entre autres, par les maladies contagieuses.​ 

La construction du pavillon de psychiatrie, en tant que bâtiment séparé des autres, a été une mesure précoce et novatrice dans l’histoire de l’hôpital. Ce faisant, elle a inscrit la psychiatrie comme une spécialité à un moment où son enseignement était rudimentaire et où son organisation était naissante aux Etats-Unis.

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La mise en place du dépistage médical initial, des restrictions à l'admission et des soins spécifiques rappellent que le combat contre les maladies infectieuses reste d’actualité (pandémie liée au SARS-CoV-2) et que l’équilibre entre l’homme et son environnement est toujours fragile.


Au delà de ces quelques éléments d’histoire, ce document tente d'éclairer la façon dont les équipes de soins et les travailleurs sociaux ont travaillé auprès des immigrants. Les photographies prises dans ce lieu aujourd’hui à l’abandon, portent les traces de ce passé et laissent deviner ce que fut la vie de tous les jours des immigrants et des soignants et en proposent un récit.

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Les collages de JR rendent sensibles la dimension singulière du parcours de ces immigrants qui se sont trouvés arrêtés dans leurs chemins. Ces collages portent l’histoire que ces hommes et ces femmes amènent avec eux, l’inconnu de leurs avenirs, les changements de lieu et la vulnérabilité qui en résulte. Cette traversée de l'ile rend aussi vivant l'immense courage de ceux qui ont tenté ce voyage.

Ce projet de JR « hors cadre Â» pose aussi la question de ce que l’on peut faire avec le monde dont on a hérité: comment le préserver de l’effacement et l’inscrire dans une continuité de notre histoire ?

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La présence tout à fait singulière de la lumière montre combien elle a pu organiser la relation des immigrants à leurs environnements et combien elle a pu leur permettre de rester tournés vers l'extérieur pour que l'espace ne se referme pas sur eux et que leurs sentiments puissent rester noués autour d'un avenir fait de possibles.

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ANNEXE 1


Evolution des lois sur l'immigration

Le port de New York était le principal point d’entrée pour les immigrants aux Etats-Unis. Selon les sources, entre 70% et 90% des immigrants ont transité par le port de New York.


Jusque dans les années 1870, aucun acte officiel ne contrôlait l’immigration. C’est en 1875 que la loi est venue apporter une première limitation.  Le Congrès interdit alors l’entrée aux États-Unis aux criminels, aux prostituées et aux femmes originaires de l’Asie de l’Est (Page Act). Quelques années plus tard, le Congrès adopte en 1882 et ce, pour une durée de 10 ans, une loi d’Exclusion des Chinois (Chinese Exclusion Act). Elle sera renouvelée avec des clauses complémentaires en 1892 au travers du Geary Act. C'est seulement en 1943 que l'immigration chinoise sera de nouveau autorisée avec cependant la determination d'un quota annuel.


Ce sera la loi sur l’immigration de mars 1891 qui officialise le contrôle fédéral de l’immigration et l’instauration d’un examen médical aux populations entrantes.


Cette loi excluait les malades souffrant d’une maladie contagieuse, répugnante ou dangereuse, les indigents, les criminels, les polygames et les personnes suspectes de folies et d’idioties en précisant que la terminologie ne recouvrait pas les mêmes notions qu’aujourd’hui et qu’il s’agissait de différencier grossièrement sur le mode d’une opposition les malades mentaux et les malades déficients.


La loi excluait aussi les personnes incapables de prendre soin d’elles-mêmes sans devenir une charge publique. Cette appréciation ne relevait pas du corps médical et pouvait être portée par un inspecteur de l’immigration. L'objectif était d’écarter ceux qui ne pourraient pas être en mesure de prendre soin d'eux-mêmes et de travailler.

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La loi de 1903 (Anarchist Exclusion Act du 3 mars 1903) interdit l’entrée aux anarchistes étrangers suite à l’assassinat du président Mac Kinley en septembre 1901.

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La loi de 1907 (Immigration Act) renforce certains motifs médicaux d’exclusion comme les immigrants porteurs d’une tuberculose, d’une maladie « contagieuse ou répugnante Â», d’une épilepsie, de signes évocateurs de déficience mentale ou de folie en spécifiant deux nouveaux termes dans la déficience mentale : « faible d’esprit » (âge mental moyen autour de 8 ans) et « imbécile » (âge mental entre 3 et 7 ans).

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Ces lois successives tendaient à préciser la qualité des immigrants qui devenaient indésirables (elles ont aussi été mises en Å“uvre à la même époque au Canada, en Australie et en Nouvelle Zélande).

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Ces lois se sont avérées limitées dans leurs effets et d’autres lois ont été promulguées pour restreindre l’accès à la terre américaine.


Elles incluront de nouveaux critères, cette fois-ci liés au niveau d’éducation et aux provenances géographiques.
Literacy Bill en 1917 instaure un test d’alphabétisation dans la langue maternelle chez les immigrants de plus de 16 ans. 


Emergency Quota Act en 1921 instaure un quota de 3% pour chaque représentation nationale basée sur le recensement de la population en 1910.


Immigration Act en 1924 instaure un quota de 2% pour chaque représentation nationale sur la base du recensement de 1890 dans la visée de limiter les arrivées en provenance de l’Europe du Sud et de l’Est et de privilégier les populations scandinaves, irlandaises et anglaises installées de longue date sur le territoire des Etats-Unis.


Dans les lois de 1921 et 1924, il s’agissait de modifier le flux des nouveaux entrants en se référant aux données issues des recensements de 1890 et de 1910, années où les immigrants venaient majoritairement d’Europe du Nord et de l’Ouest. 


Le premier temps a été essentiellement celui des tentatives de spécification des immigrants à partir de leurs aptitudes physiques et mentales et celui du contrôle des maladies contagieuses.

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Le deuxième temps a été celui de la mise en place de quotas à partir de la tentative de spécification des populations selon leurs origines.

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C’est par la loi de 1965 (Hart-Celler Act) que le Président Lyndon B. Johnson met un terme aux quotas. La même année, il signe un décret qui inscrit Ellis Island comme propriété publique.

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ANNEXE 2


Instructions: Ã  suivre par ceux qui travaillent dans les services de l'hôpital des maladies contagieuses (autour de 1920)*

  1. Garder les doigts, les crayons, les épingles, les étiquettes et tout autre objet hors de la bouche

  2. Garder et utiliser votre propre verre pour boire

  3. Ne pas embrasser un patient

  4. Se laver les mains souvent et toujours avant de manger

  5. Rester Ã  l'extérieur autant que possible et dormir toujours avec les fenêtres ouvertes

  6. Ne pas vous toucher le visage ou la tête après avoir soigné un patient jusqu'à ce que vos mains soient lavées

  7. Ne pas autoriser les patients à tousser ou Ã©ternuer sur votre visage

  8. Ne pas autoriser les patients Ã  toucher votre visage.

  9. Ne rien manger de ce que les patients souhaitent vous donner.

  10. Mettre une blouse lorsque vous entrez dans un pavillon ou dans un box. En partant, retirez la blouse et accrochez-la immédiatement sur un crochet désigné à l'entrée du dit pavillon ou du dit box. Accrocher la comme vous l'expliquera l'infirmière en chef ou l'infirmière responsable du service. En aucun cas, une personne ne doit circuler dans les couloirs ou passer d'un box Ã  un autre ou passer d'un service à un couloir tant que la blouse n'a pas été enlevée.

  11. A la sortie d'un service ou d’un box, toujours se laver les mains avec la solution prévue à cet effet.

  12. Ne pas oublier que les maladies infectieuses sont contractées et transmises par contact.

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(*) Ellis Island, Statue of Liberty National Monument, New York-New Jersey /
by Harlan D. Unrau - 
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ANNEXE 3


Mémorandum régissant l'admission à l'hôpital des maladies contagieuses (autour de 1920)*

  1. Aucune visite de patients ne sera autorisée sauf les jours prévus à cet effet, sauf autorisation spéciale.

  2. Tous les visiteurs avant d'entrer dans les pavillons des maladies contagieuses doivent correctement porter une blouse, la capuche doit Ãªtre correctement serrée et les boutons attachés.

  3. Seuls les parents ou tuteurs seront autorisés à visiter les services des maladies contagieuses.

  4. Les visiteurs doivent rester dans les couloirs des pavillons et ne doivent pas toucher les patients ou quoi que ce soit dans le pavillon.

  5. Les barrières doivent être maintenues sur les portes, en particulier pendant les heures de visite.

  6. En cas de maladie grave, une notification sera faite aux bureaux d'admission. Le parent ou les parents dans de tels cas seront autorisés à l'hôpital afin d'être avec le patient à toute heure, et si nécessaire seront admis à l'hôpital afin d'être avec le patient. En cas de maladie grave, ils seront autorisés à entrer dans le service ou le box.

  7. Seuls les médecins, infirmières, diététiciens, femmes de chambre ou aides-soignants seront admis dans les services des maladies contagieuses.

  8. Les aumôniers seront, bien sûr, autorisés à faire des visites dans les pavillons, mais ce faisant, ils doivent porter des blouses et observer toutes les autres précautions nécessaires.

  9. Les informations concernant les patients peuvent être obtenues en s'informant par les voies appropriées.

  10. Les médecins et les infirmières seront tenus responsables de l'exécution des instructions ci-dessus.


Cela signifie que personne ne sera autorisé à entrer par la porte d'entrée des pavillons, sauf comme indiqué ci-dessus.


(*) Ellis Island, Statue of Liberty National Monument, New York-New Jersey /
by Harlan D. Unrau - 
Full view v.1-2 - Page 726

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ANNEXE 4


Le navire James W. Wadsworth

Ce navire était dédié à la désinfection des navires et des immigrants lorsqu'une épidémie y était décelée.

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  • en haut à gauche
    le bateau de désinfection sur lequel les émigrants atteints de maladies contagieuses étaient transférés pour y recevoir des soins de désinfection.

  • en bas, à droite
    Le bateau emmenant les médecins vers le bateau à vapeur entrant.

  • au centre
    les médecins arrivant à bord du bateau Ã  vapeur pour y effectuer une inspection.

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Alice Austen (1866-1952), jeune femme photographe habitant Staten Island avait été chargée en 1896 par le Dr Alva H. Doty, un médecin du Service de Santé Publique pour le Port de New-York de 1895 à 1912, de documenter :

  • les nouvelles installations de quarantaine sur les îles artificielles de Swinburne (construite en 1863) et Hoffman (construite en 1873)

  • les systèmes de désinfection flottants


Les bateaux de quarantaine Ã©taient au nombre de trois et Ã©taient stationnées à Rosebank Station sur Staten Island.

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Seul le bateau James W. Wadsworth disposait d'installations de désinfection.

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Ce bateau avait une double fonction : 

  • Assurer de façon rapide et efficace le bain et la désinfection des passagers ainsi que de l’équipage

  • Assurer la désinfection et la fumigation du navire suspect (solution de bichlorure et de soufre). 


Lorsqu’il y avait des bateaux partis de ports où sévissaient des maladies contagieuses ou s’il y avait eu des morts pendant le voyage, les bateaux devenaient suspects et ne pouvaient pas accoster au port de New-York. Après un premier temps d’inspection réalisé par les médecins venus à bord, les personnes suspectes étaient transférées vers le bateau désinfectant tandis que le navire de transport faisait l’objet dans un second temps d’une désinfection approfondie. Les maladies contagieuses essentiellement concernées par ces mesures étaient : le choléra et la fièvre jaune.


Les cas de variole étaient orientés vers la North Brother Island (ile entre le Bronx et Riker’s Island) où se trouvait le Riverside Hospital longtemps spécialisé dans cette maladie. 

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ANNEXE 5


Le navire James W. Wadsworth*

à gauche

les salles de bains où  les immigrants étaient conduits pour une douche individuelle

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au centre

auto-clave ouvert, rempli de vêtements et du linge de lit des immigrants. Chaque immigrant devait se déshabiller. Ses habits Ã©taient mis en paquet avec une note Ã©pinglée dessus, tandis que le nombre correspondant de notes était placé autour de son cou.

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à droite

autoclave fermé, l'ingénieur sur le point d'allumer les vapeurs constituées de soufre, de formaldéhyde et de vapeur.

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Le James W. Wadsworth était divisé en trois parties :

  • Sa partie centrale où se trouvaient une chaudière de très grande taille, des moteurs et différentes pompes (l’eau froide, l’eau chaude, l’eau de mer pour le rinçage, la solution de bichlorure, la solution de soude pour éliminer les graisses)

  • La partie avant où se trouvaient les quartiers de l’équipage (qui disposaient d’un système d’alimentation et d’évacuation indépendant)

  • L’arrière où se déroulaient les soins avec une cabine de déshabillage, une salle de bain, un espace de décontamination, une cabine d’habillage.

  • La photographie ci-dessous représente cet espace là. 


Les parties réservées à la désinfection étaient revêtues de matériaux isolants : tôle émaillée facile à nettoyer pour les murs, tôle en plomb, recouverts de tapis en caoutchouc pour les sols.


La désinfection des surfaces se faisait avec une solution de bichlorure de mercure. Des fumigations de soufre venaient compléter la désinfection des espaces.


Certains clichés documentant toutes ces installations techniques de pointe ont été publiés dans une revue scientifique (Desinfection at Quarantine by M. E. Ward in Popular Science Monthly Jan. 1897).

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Vingt-cinq de ces photographies réalisées par Alice Austen ont été sélectionnées pour être présentées à la Pan American Exposition de 1901 à Buffalo, Etat de New-York(**).

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(*) Sloane, T. O'conor. (1896). The Disinfecting Boat of the New York State Board of Health.

(**) Le Président Mac Kinley, en visite le 6 septembre 1901, y a été assassiné par un anarchiste.

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Jacques Lacan (J. Lacan, Yale University – Kanzer Seminar, 24 novembre 1975)

« Les gens écrivent au sujet de ce qui a été écrit. C’est pourquoi les documents écrits sont exigés. Vous ne pouvez faire de l’histoire qu’en écrivant de seconde main sur ce qui est déjà écrit quelque part. Sans le document écrit, vous savez que vous êtes dans un rêve. Ce que l’historien exige est un texte : un texte ou un bout de papier ; de toute façon, il doit y avoir quelque part, dans une archive, quelque chose qui certifie, par l’écrit, et dont le défaut rend l’histoire impossible… Ce qui ne peut être certifié par l’écrit ne peut être considéré comme de l’histoire. »

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